Bon, je me décide enfin à commencer ce blog!(l’absence d’internet ne motive pas trop la rédaction…)
Mylène, Céline et moi sommes donc parties le mardi 28 juin en direction de Douala, Cameroun. Bien sûr, l’avion a eu du retard car l’enregistrement des Camerounais prend un certains temps vu la quantité phénoménale de bagages emportés par chacun. Une fois dans l’avion, nous avons eu le droit à un vol qui différait légèrement de ce qu’on a l’habitude de faire avec pour seuls compagnons des Occidentaux. En effet, tu parles avec ton voisin que tu ne connais ni d’Eve ni d’Adam de sujets multiples mais intéressants et puis tu as aussi le droit à des débats enflammés (dus en partie à la consommation excessive de mini-bouteilles de vin et de digestifs…) sur DSK, la France sous Mitterrand etc … Bref un vol animé ! Mais tout ça n’est qu’un bref aperçu des aventures qui nous attendent à l’aéroport.
Après un vol surclimatisé qui a favorisé l’apparition d’un rhume et d’une toux carabinés (ici, on appelle grippe toute maladie où la toux apparaît), on sort dans une température caniculaire pour une fin de soirée. On nous vérifie vaccins et visas (l’organisation est très simple et certains passent sans contrôle). Arrive le grand moment de récupérer nos bagages. Et quand je dis grand, je dis épique (petite dédicace à Lucille et Romain). En effet, on nous avait bien prévenu de n’accepter l’aide de personne car c’est assez risqué pour l’avenir de tes valises. C’est donc dans un bazar sans nom qu’on récupère la moitié de nos affaires. Il nous manque deux valises dont celle de Mylène qui contient toutes ses affaires (moi, ce n’était que les affaires de toilette, le répulsif pour les moustiques et une partie des médocs..). Elles n’arrivent pas, nous commençons un peu à être importunées par les demandes incessantes des gens qui veulent nous faire passer la douane pour 10 ou 20 euros.. Nos valises arrivent dans les dix dernières, gros soulagement. Nous passons la douane sans problème parce qu’on est des White ! Dehors nous retrouvons notre maître de stage et là une petite dizaine d’ados commencent à porter nos bagages dont la destination nous paraît encore une fois incertaine. Ils mettent tout dans le coffre avec peine. Puis on se rend dans un hôtel de Douala « grand luxe », c.-à-d. avec une salle de bain où l’eau ne coule pas ^^et la climatisation qui m’a encore plus achevée… Nous partons le lendemain matin très tôt (4h30) pour Dschang à 4h de route (bonne pour le coup !). De magnifiques paysages pleins de bananiers, d’hévéas, de maïs géants. La conduite peut se résumer en un seul mot : klaxon ! En effet, pour signaler ta présence tu klaxonnes et les piétons ne sont en aucun cas prioritaires et le dépassement est aléatoire.
Arrivée à Dschang : nous découvrons la ville qui en est vraiment une (poste, banque hôpital, supermarché bien sûr sans commune mesure avec ce qu’on trouve en France). L’appartement est rustique : une chambre avec deux lits superposés et doubles, une autre pièce où on pose nos valises transformée par la suite en « dressing », une salle de bain(toilette et trou en guise de douche ) et une salle commune avec une gazinère. On nous dit que l’eau coule de temps en temps très tôt le matin et que nous avons un fût à disposition pour le remplir. Donc là, tu paniques un peu et tu te demandes pourquoi tu t’es embarquée dans cette galère alors que tu es habituée à ton petit confort de « petite bourgeoise » parisienne. Mais au fil des jours, on comble ce qui nous manque dans l’appartement : nouvelle gazinère avec four (grand luxe), frigo, petits meubles en plus pour disposer nos affaires et franchement maintenant nous sommes bien dans notre petit chez nous. A voir bientôt dans des photos !
Le premier jour, on a rencontré le sous préfet et le commissaire pour signaler notre présence dans la ville pour les six mois à venir. Le commissaire nous a un peu flippé mais bon c’est vite passé ! Les gens sont tellement cool : en 5 jours, nous avons été invitées à deux anniversaires où nous avons été accueillies avec un maximum de convivialité. Chant et danse étaient au programme ainsi que plats locaux : riz avec une sauce piment/carotte/haricots/tomates et épices et maquereau, chou et carotte en entrée avec une vinaigrette camerounaise, jus d’oseille. Bref, que des bonnes choses ! Et pas de tourista pour l’instant ! Au cours d’un anniversaire c’est très solennel (prière , discours, repas ) et même très détendu (rires, chants, danses, discussions animées…) Un peu paradoxal ici parfois, un peu comme quand Achille, notre maître de stage, nous dit qu’on va avoir un travail à la fois relaxant et contraignant.
Au Cameroun , il existe des chefferies et les chefs ont un grand pouvoir décisionnel. Pour signaler notre présence nous avons rencontrer le sous chef qu quartier où nous résidons et nous avons également rencontré le BIG chef du groupement FOTO très influent au Cameroun. L’intronisation d’un chef est une cérémonie de folie. Tous les habitants sont conviés et les festivités durent longtemps. Le nouveau chef, héritier du précédent, doit passer 9 semaines dans le lakhem, une sorte de camp dans lequel sont enfermés jeunes femmes, les notables (sorte de conseillers du roi), marabout, sorcier dormant tous dans la même pièce. Pendant ce temps, le nouveau chef est initié à ses nouvelles fonctions et doit également devenir fort physiquement et concevoir un héritier. C’est seulement à la mort du chef qu’on sait qui est l’héritier pour ne pas créer de discorde entre les différents enfants et femmes du chef. Le chef peut avoir jusqu’à 40 femmes. Les femmes ont le droit d’avoir des amants à conditions que le chef ne le voit pas (elles ont une fenêtre à l’arrière de leur maison individuelle pour que l’amant s’enfuit lorsque le chef fait exprès de parler fort pour signaler sa présence ! Bref, je vous raconte ça rapidement parce que c’est un peu plus complexe en réalité.
Climat
Ici c’est la saison des pluies c-à-d que parfois il pleut « sauvagement » pendant un bon moment. Sinon pour eux la température est froide quand il fait 20°C et les motards ont un bonnet et des gants. Certains portent même des gros manteaux et des pulls ! Comme nous sommes à 1400m d’altitude, la température est plus supportable ici et on dort même avec une couverture. Mais nous avons quand même quelquefois bien chaud alors on redoute un peu la saison sèche où la température va monter en flèche !
Nourriture
Les fruits et les légumes sont à l’honneur ici. Avocats délicieux, ananas du tonnerre, papaye, fruit de la passion, tomates, courges, haricots, choux, oignons, ail, poivrons, aubergines vertes, pommes de terre, patate douce, citrons sans oublier les bananes et le plantain !
Le poisson est aussi très consommé et tellement peu cher ! Nous avons acheté trois petits bars pour 1,5 euro !
Le riz est également un élément essentiel de l’alimentation.
ça à l'air trop bien! Tu t'adapteras super vite aux conditions de vie parfois rudimentaire et tu verras que ce qui est important, c'est les gens (j'te fais confiance t'es une agro!). Sinon tu me manques aussi! Profite!
RépondreSupprimer