lundi 8 août 2011

Vacances à Bamenda



Du 3 au 6 août, voyage à Bamenda chez les parents d’Achille. Au programme, visite de la ville beaucoup plus grande que Dschang où nous résidons et balades dans la nature. La maman d’Achille nous a bien nourries (gros petits déjeuners avec omelette, pain de mie, tisane avec les plantes du jardin médicinal du père d’Achille, naturopathe, miel du papa  mais aussi diners scandaleux : riz avec sauce délicieuse aux légumes et au poisson, patate douce et pommes de terre avec du chou sauté, pâtes avec sauce, maïs et prunes locales grillés).  On était 3 dans un lit, c’était pas très confortable, les toilettes fuyaient mais on avait une douche… Mais les parents d’Achille étaient adorables comme le reste de sa famille donc ça passait.

Sinon le 4 août, lever à 6h petit déjeuner et départ pour une balade conduit en taxi par Bernard, un ami d’Achille. On a d’abord visité le palais MANKOM et son musée avec un guide qui nous a expliqué l’histoire de cette chefferie, de même rang que celle de Foto. Seules les white ont payé par contre…
Voilà quelques Foto (ah ah qu’est-ce que je suis drôle) :


 le siège du prince
 la case mystique (personne n’y rentre…)

Après le palais direction la montagne dans le taxi de Bernard. A un moment, on voit une cascade et on décide de s’arrêter pour l’atteindre ! Mauvaise idée pour moi qui étais crevée et qui avais des chaussures lisses. Achille, Mylène, Céline et moi nous dirigeons vers le début de chemin qui se transforme vite en jungle avec des hautes herbes plus grandes que nous. C’est mouillé et ça glisse, je suis tombée mille fois et j’ai craqué ! Nous n’avons pas fini.
 la jungle


Et nous sommes rentrés à la voiture pour manger des avocats avec du pain local et ça faisait du bien ! L’après-midi, ils ont voulu renouveler l’expérience mais j’ai préféré rester dans la voiture car j’avais un gros coup de blues (anniversaire de mon frère et envie voir ma famille) ainsi que fatigue assez poussée. Ils se sont pris une grosse saucée en revenant et moi je me suis un peu reposée. Le soir, on a bien mangé et dodo assez inconfortable mais quand même régénérateur. Le lendemain, grande balade jusqu’à un  lac (au moins 16 km) début à travers champs et pâturage (un peu glissant mais ça allait) puis route entourée d’eucalyptus pour arriver sur un lac très joli.



Le soir, j’ai eu le droit à une petite tourista passagère et donc un repas banane+ malarone et smecta sympaaaaaaa !
Enfin, le dernier jour visite de la ville en elle même puis départ (les cousins d’Achille étaient très tristes). 

Retour à Dschang avec des milliers de boutons toujours présents. Bourbouille ??? (regarder sur doctissimo c'est pas chouette mais c'est pas sûr que ce soit ça). Nous sommes complètement crevées après le voyage en navette, totalement écrasées par les voisins et les bagages. Nous décidons donc de nous coucher, très très tôt après un avocat et un fruit de la passion.


Le stage débute!


Le 25 juillet, nous débutons enfin le travail de terrain après un mois de vacances et de bibliographie+ établissement du questionnaire. Notre rôle est d’établir le plan de développement local du village de Fiala situé à environ 30 minutes à pieds pour le quartier le plus proche. On rencontre les différentes catégories de personnes (femmes, hommes, jeunes et personnes âgées) pour déterminer quelle est la situation actuelle dans les différents quartiers du village et quels sont les besoins prioritaires pour développer le quartier/ le village. Ensuite, on fera une synthèse qui sera le support pour de futurs projets pour le village. Les gens sont globalement très réceptifs au projet même si on doit le réexpliquer plusieurs fois. Les seuls points un peu difficiles sont :
-les personnes qui pensent que nous allons leur donner de l’argent et faire nous mêmes les projets qu’ils veulent
-les personnes qui parlent de tout et n’importe quoi et qui ne répondent en aucun cas à nos questions

Mais ce sont là les risques du métier !
Sinon, on veut souvent (et encore) nous épouser. La dernière fois qu’on a pris des rendez vous dans un quartier, on m’a proposé plusieurs fois de rester à la chefferie ou d’être la coépouse (polygamie oblige). Dans le quartier où on travaille actuellement, je suis la préférée. On répond alors gentiment et on rigole tous ensemble! Le but, pour rire, est de marier Céline !

Quelques balades avant le travail! (retour en arrière)

Le 19 juillet, montée sur la colline du savoir c-à-d en haut de l’université de Dschang pour en admirer la vue. Une montée sympathique, pentue mais assez facile car elle a lieu sur la route goudronnée. Arrivées en haut nous avons pu voir le quartier où nous habitons J. L’université est en deux parties : tout d’abord une première partie située à 5 minutes après le lac de Dschang, partie comprenant les fac de lettres, droit, économie et langues ; ensuite tout en haut de la colline après 45 minutes de marche, la faculté de sciences. C’est pour cela que les littéraires l’appellent la colline du savoir (il faut être motivé). Cependant je vous rassure, les étudiants peuvent prendre une navette entre la faculté de lettre et celle de sciences !

Le 20 juillet, nous avons fait une grande balade avec Jocelyne, étudiante et membre de l’association, vers une plantation de thé. Achille, notre maître de stage, nous avait dit qu’une fois au départ du chemin, le trajet ne devait durer qu’une trentaine de minutes, chose dont nous avons douté à la vue de ce panneau :
13 km de montée en 30 minutes mais bien sûr ! Nous sommes fortes mais à ce point…  Nous avons donc gravi le chemin de terre battue sous le soleil pendant 2h30 (honnête, non ?). Nous avons donc aperçu l’énorme plantation de thé, non sans satisfaction                                               
           


Nous voyons ainsi du thé s’étalant à perte de vue. Cependant, le ciel s’annonce menaçant, comme très souvent durant cette saison des pluies durant laquelle le temps est très changeant. Nous restons quelques instants pour admirer la vue du haut de la colline puis nous redescendons 6 km sur les 13.
Durant le trajet à pieds, la pluie nous rattrape (il nous pleut dessus comme on dit ici !). Nous nous arrêtons sous une maison abandonnée pour nous protéger et repartons quand la pluie se calme quelque peu. Arrivées au 6ème kilomètre de la descente, nous nous arrêtons pour manger des avocats et du pain local (délicieux) accompagné de Djino (un « jus » très artificiel et pétillant car ici, même s’il y a la tonne de fruits, nous pouvons noter l’absence totale de jus correct…). Ensuite, nous prenons un taxi où on s’entasse à 7 en tout jusqu’à Dschang. Les transports sont quelque peu aléatoires : 8 dans des taxis de 5, motos un peu cinglées où on peut être jusqu’à 4, mini navettes prévues pour 14 où on est 20… Mais bon, ce n’est pas cher et en plus, c’est ça la proximité camerounaise ! Voilà, une expérience encore sympathique où exercice, nature et expériences humaines se sont côtoyés ! 

Suite des expressions camerounaises

- On a dormi ensemble? (à utiliser pour signaler ta présence si quelqu'un que tu connais ne te salue pas et que c'est la première fois de la journée que vous voyez)

-Elle va te laver comme le Ndolé : elle va te "démonter" (le ndolé est un plat traditionnel camerounais où des feuilles amères sont frottées fortement pour faire disparaître l'amertume)

-Je jette du sel dans le tapioca : je te mets des bâtons dans les roues

-Jeter le maïs : courtiser (mot très employé ici également)

-Avoir le derrière intelligent (il paraît que j'en ai un alors je vous laisse deviner ce que ça veut dire)

- Tu es ma femme : une "maman" càd une dame d'un âge respectable m'a dit ça; cela signifie qu'elle considérait que j'étais la femme de son fils!

- J'ai le macabo : j'ai la rage (le macabo est un tubercule africain)

-Tu vas tomber sans glisser : tu vas te faire avoir sans rien remarquer

- Je vais t'emballer la tête : je vais t'embrouiller l'esprit

- La bouche qui part ne se perd pas

-La bouche qui mange ne parle pas : quand c'est bon, on entend les mouches!

-J'ai l'estomac goudronné : je peux manger n'importe quoi

- Ca dit quoi? : ça va?

- Ca dose : ça va grave bien lol

- Ca waka : ca fonctionne
-